
Je prends acte de la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon.
Ministre d’Emmanuel Macron depuis huit ans et l’un de ses plus fidèles soutiens, il incarne la continuité d’un macronisme qui a échoué. Je partage pleinement la colère des Françaises et des Français, qui réclament un véritable changement.
Cette obstination du président est déraisonnable. Elle risque d’aggraver la crise politique, la défiance citoyenne, la colère sociale et le blocage institutionnel. Comme le dit le célèbre adage : «La folie, c’est de faire toujours la même chose et d’espérer un résultat différent». Emmanuel Macron persiste dans une voie qui a conduit à l’échec et au désordre, jetant de l’huile sur le feu à la veille d’une mobilisation sociale.
Aujourd’hui, des Françaises et des Français ont exprimé leur mécontentement dans les rues et sur les points de blocage. Si des violences marginales sont à déplorer, je comprends cette colère : elle traduit la détresse sociale, le ras-le-bol institutionnel et l’épuisement face à un pouvoir qui méprise les électeurs et le parlement, qui ont largement rejeté la politique mené depuis 8 ans.
En nommant un de ses fidèles, le président prend le risque de la continuité du chaos plutôt que de permettre une alternance stable. Sans justice sociale, fiscale et écologique, sans mesures pour le pouvoir d’achat, les mêmes causes produiront les mêmes effets. Cette journée de mobilisation est une alerte : elle doit être entendue.
Sébastien Lecornu parle de rupture « sur le fond, pas que sur la forme ». Qu’il le démontre : qu’il reprenne nos propositions, renonce au 49.3 et laisse le Parlement jouer son rôle. De cela dépendra la survie de son gouvernement. Nos propositions sont sur la table depuis août ; c’est maintenant à lui d’y répondre.
Nous, socialistes, ne refusons jamais de discuter avec un Premier ministre de l’arc républicain. La seule question que nous posons est simple : comment être utiles aux Françaises et aux Français ? Nous défendrons leurs intérêts : suppression des mesures d’austérité, mise à contribution des grandes fortunes et augmentation du pouvoir d’achat des classes moyennes et populaires.
“Aucun socialiste ne participera à ce gouvernement. Nous restons dans l’opposition de gauche.”